Mes nuits expérimentales

J’ai été un temps pigiste. Je travaillais beaucoup, pour des hebdomadaires. Faisant des interviews, des enquêtes, que je devais rendre dans les plus  brefs délais.
Mes outils étaient le magnétophone, la machine à écrire, et des coursiers qui allaient distribuer au petit matin des articles que j’avais tapés pendant la nuit. Pour faire face, j’ai été amenée à me documenter sur les cycles de sommeil que je maltraitais. Un ingénieur m’a aidée à y voire clair dans les rythmes du sommeil et j’ai fait des nuits expérimentales.
J’ai appris à m’endormir rapidement, quand le « train du sommeil passait », en m’allongeant sur un canapé peu confortable pour un sommeil « paradoxal » d’environ 15 minutes. C’est le type de  sommeil léger qui précède l’éveil, auquel je mettais fin par une sonnerie de réveil, pour me remettre à travailler. L’intensité d’éveil qui suit est au summum, de même que toutes les facultés intellectuelles. Mais cela ne dure que 20 minutes.
J’ai ainsi écrit deux articles en une nuit, en alternant les séquences de sommeil paradoxal avec des séquences de travail. J’avais même réussi à ne plus utiliser le réveil. On m’a enseigné aussi à faire «une pause parking» assise, yeux fermés, pendant 5 minutes après une de ces nuits, pour pouvoir partir en voyage sans être fatiguée.

Maintenant, je m’oblige à dormir au moins 7 heures par nuit pour rester en possession de mes moyens intellectuels.

SI FEMMES - Jacqueline Le Nédic Tavert

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